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Le SAGAS : un désastre en matière de santé et sécurité, selon un rapport

Toronto – Le professeur Wayne Lewchuk critique vertement le gouvernement de l'Ontario pour sa mise en œuvre du Système automatisé de gestion de l'aide sociale (SAGAS). Dans un rapport de 55 pages, publié le 19 juillet, le professeur en économie à l'Université McMaster qualifie le SAGAS de « désastre en matière de santé et sécurité ».

Le ministère des Services sociaux et communautaires (MSSC) a lancé le Système en novembre 2014, ignorant les avertissements du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO) qui avait souligné que le SAGAS était défectueux. En raison des dysfonctionnements qui ont suivi, des milliers de bénéficiaires de l'aide sociale n'ont pas reçu les paiements et ont eu de graves difficultés financières.

Toutefois, peu d'attention a été accordée à l'impact du SAGAS sur le personnel jusqu'à maintenant. À la suite de nombreuses préoccupations du personnel de première ligne au Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH) et Ontario au travail, le SEFPO a demandé au professeur Lewchuk de rédiger un rapport.

« Les lourdes charges de travail, un logiciel truffé d’erreurs et l'impossibilité à atteindre les objectifs qui avaient été promis ont fini par créer un environnement toxique », affirme Lewchuk dans son rapport. « Les employés au POSPH continuent d'être exposés à des niveaux élevés de stress en milieu de travail, à une tension au travail et à un manque de reconnaissance pour leurs efforts. » Il souligne que cela s’est traduit par « une détérioration de la santé physique et mentale et de la qualité de vie » des employés.

Dylan Lineger, le co-président du comité des relations avec les employés au MSSC, estime que les impacts du SAGAS sur le personnel ne sauraient être sous-estimés ou ignorés.

« Le professeur Lewchuk souligne que la décision du ministère de mettre en œuvre un système imparfait a eu un impact indéniable sur la santé de nos membres », a déclaré Lineger. « Nous sommes reconnaissants au professeur Lewchuk pour son rapport et espérons qu'il contribuera à convaincre l'employeur qu'il y a bien une crise sanitaire au POSPH. »

L'une des recommandations clefs du Lewchuk est de faire en sorte que l’on accorde la même attention aux préoccupations sur la santé et la sécurité lorsqu’on introduit des nouveaux modèles d'organisation du travail ou des nouveaux systèmes informatiques « que lorsqu’on introduit des nouvelles technologies dans une usine ou lorsqu’on demande à des employés de travailler avec de nouveaux composés chimiques et toxines ». « Ils peuvent être tout aussi toxiques et nuisibles pour la santé », affirme-t-il dans son rapport.

Warren (Smokey) Thomas, le président du SEFPO, estime que ce désastre découle de la sous-traitance du nouveau système.

« Au lieu de créer un système qui s'appuie sur les années d'expérience des travailleurs dans ce domaine, a-t-il indiqué, ce gouvernement, qui est obsédé par le secteur privé, a confié le travail à un service extérieur. Et ils en ont fait un gâchis innommable – et ce sont les bénéficiaires de l'aide sociale, le personnel et les contribuables qui payent le prix. »

Renseignements : Dylan Lineger, 613-720-4832

 Lire le rapport (en anglais)

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