Imaginez la politique sans argent...

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Chers amis,

S’il est un principe qui soit central à la notion de démocratie, ce principe doit être l’égalité.

J’ai droit à un vote. Vous avez droit à un vote. C'est la théorie.

Mais en pratique, ça ne marche pas comme ça. Dans le monde réel de la politique, les gens votent, oui, mais les dollars ont eux aussi un droit de vote. Il faut de l'argent pour gagner des élections. Et de nos jours, les partis politiques feraient à peu près n’importe quoi pour obtenir les capitaux dont ils ont besoin.

Le problème, c'est que l’argent n'est pas gratuit. Cela fait déjà quelques années que notre syndicat dit ce qu’il pense des liens étroits qui existent entre les dons politiques et les avantages accordés aux donateurs. Les avocats d’entreprise, les banquiers de la rue Bay et les gros patrons de la construction ont dépensé des millions pour financer le Parti libéral de l’Ontario. Mais on n’a rien sans rien, et pour leurs dons, ils ont encaissé des milliards de dollars publics.

Dans l’année qui s'est écoulée depuis la publication de notre analyse de la corruption politique dans l’industrie de la privatisation de l’Ontario – je parle de « vol légalisé » – les pressions n’ont cessé de croître pour que les libéraux agissent à ce propos. Ce printemps, on a entendu aux nouvelles que les ministres du cabinet libéral avaient recueilli jusqu’à 500 000 $ pour le parti.

Pris la main dans le sac, les libéraux décident de modifier les règles du jeu.

Cette semaine, je suis allé parler à Queen’s Park à propos du projet de loi 201, le nouveau projet de loi des libéraux sur le financement des campagnes. Il a de bonnes choses, oui, mais il ne divorce toujours pas l’argent de la politique. Réduire le montant qu’on peut donner à un parti ou à un candidat de 9 975 $  à 1 550 $, c’est bien, j’imagine. Mais la plupart des membres du SEFPO ne peuvent pas donner 155 $, alors oublions 10 fois plus.

Les gens riches peuvent toujours acheter les faveurs des politiciens, mais en vertu du projet de loi 201, ils les achètent pour moins.

Une autre idée dans le projet de loi 201 est que chaque parti devrait obtenir un subside public, le montant étant basé sur le nombre de votes que le parti a reçu aux dernières élections. Je ne suis pas d'accord avec ça. Avec des subsides publics, les partis dépendent moins des dons, et c'est une bonne chose, mais de tels subsides ne devraient pas être basés sur les dernières élections. « Si j’ai voté en 2014 pour un parti mais découvre que je ne l’aime plus du tout en 2016, pourquoi devrais-je être forcé de donner mes deniers publics à ce même parti en 2018 pour qu’il puisse entrer en concurrence avec le parti que je soutiens maintenant? » J’ai posé la question aux députés provinciaux étudiant le projet de loi 201.

Et j’ai lancé une idée différente. Pourquoi ne pas simplement permettre à chaque Ontarien de donner 10 $ par année au parti de son choix, payé par le gouvernement, et bannir tous les autres dons? Parce que si les votes sont égaux, pourquoi pas les dollars?

Pour moi, ça c’est de la démocratie.

Je n’ai jamais été invité à un comité législatif deux fois pour parler du même projet de loi. Cette semaine, je l’ai été. Notre syndicat propose une analyse très intéressante du financement des campagnes et des communications politiques. Et nous avons des idées novatrices sur la façon de les améliorer tous les deux.

Plus tard cet été, je retournerai au comité du projet de loi 201 et je veux y présenter encore davantage de vos idées. Lisez mes commentaires sur le projet de loi 201 ici (en anglais). Puis envoyez-moi les vôtres à wthomas@opseu.org.

Imaginons la politique sans argent. Imaginons l’égalité.

Solidairement,

Warren (Smokey) Thomas
Président, Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario

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