Je dis adieu à deux mentors très spéciaux

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Chers amis,

Je suis profondément touché par les nombreux messages que j’ai reçus suite au décès récent de deux personnes très importantes dans ma vie, ma mère, Marie Thomas, et Fred Upshaw, un ancien président du SEFPO. Tandis que ces deux personnes étaient très différentes et vivaient des vies bien distinctes, toutes deux tiennent une place importante dans ce que je suis devenu aujourd’hui.

Je crois qu’on a tous dans sa vie une ou plusieurs personnes qu’on ne peut jamais assez remercier pour leur inspiration et leur influence dans nos vies. Ainsi, accordez-moi un moment pour partager quelques mots sur ces deux personnes exceptionnelles.

Ma mère a donné naissance à sept enfants et a occupé deux emplois pour nous faire vivre. Je me souviens de la voir travailler dans un magasin de nettoyage à sec où la santé et la sécurité du personnel préoccupaient peu les propriétaires. Elle ne s'est jamais plainte, n’en a même jamais parlé, mais je suis certain que ses conditions de travail ont affecté sa santé plus tard dans sa vie. Son ascendance métis est une autre chose dont elle ne parlait pas quand nous étions petits. Ce fut la source d’abus de ses camarades d’école et ce n’est que bien plus tard dans sa vie qu’elle a pu commencer à vraiment être fière de son patrimoine. En dépit de cela et d’autres épreuves, elle n’a jamais perdu son extraordinaire sens de l’humour et elle était la personne la plus courageuse que j’aie jamais connue.

Je suis sûr que vous voyez sa propre vie reflétée dans mon dévouement à l’égard des droits des travailleurs et de l’importance de la diversité et de la tolérance à l’égard de tous les peuples.

Fred, comme bien des membres du SEFPO le savent, était un géant dans le mouvement syndical canadien. C’était aussi un ami très cher et mon principal mentor. Nous avons partagé de longs trajets pour nous rendre à des activités syndicales et pendant ces trajets, il me parlait de sa vision et de ses stratégies, et de la façon dont il encourageait les gens à collaborer pour faire avancer les choses. Il racontait de belles histoires, et dans chacune d’elles se trouvait une leçon sur ce que c’était d’être un leader et un agent de changement.

Fred a brisé les barrières de la couleur, a conduit notre syndicat au travers de moments très difficiles et a jeté les bases du syndicat progressiste puissant que nous sommes aujourd'hui. Il est difficile d’imaginer une question qu’il n’aurait pas abordée et améliorée pour les membres – le droit de grève, le contrôle de nos régimes de retraite, les droits politiques des employés de la Couronne, l’équité en matière d’emploi, les congés de maternité, la loi sur les droits de la personne et bien plus encore. Je m’émerveille de voir ce qu’il a accompli et je pense à lui chaque fois que j’ai l’impression qu’il y a juste trop de choses à faire.

Aussi différents qu’ils fussent, ma mère et Fred avaient en commun de très précieux traits de personnalité. Ils avaient une capacité innée de reconnaître ce qui devait être fait et un dévouement inébranlable à l’accomplissement du travail nécessaire. Ils regardaient toujours devant eux, ne perdant jamais de temps à regretter le passé. Et tandis qu’ils ne cherchaient jamais à se battre, ils n’ont jamais baissé les bras quand il fallait lutter. J’espère toujours pouvoir suivre leur exemple.

Ma mère et Fred avait encore autre chose en commun, quelque chose de particulièrement pertinent à cette époque de privatisation. Tous deux ont été bénis dans la maladie, la vieillesse et la vie par les services et systèmes publics qui nous touchent tous de la naissance à la mort. Ma mère était dans une maison de soins infirmiers vers la fin de sa vie dans laquelle des membres du SCFP en prenaient tendrement soin. Je profite de l’occasion pour les remercier, ainsi que tous les travailleurs du secteur public qui nous servent tous et toutes si bien.

C’est une période difficile pour moi, mais je tire ma force des souvenirs partagés avec ma mère et avec Fred, et de la détermination de nos 130 000 membres. Ensemble, nous continuerons de faire ce que nous devons faire, avancer dans l’intérêt des travailleurs, sans jamais baisser les bras, peu importe les obstacles à surmonter.

Solidairement,

Warren (Smokey) Thomas
Président, Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario

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