Il faut de l'argent pour bâtir un meilleur Ontario

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Chers amis,

Depuis la mort prématurée de Jack Layton, nombreux sont ceux qui ont écrit à propos de l'héritage précieux que cet homme a laissé aux Canadiens. Sa dernière lettre représente son cadeau éternel au Canada, un pays qui lui était cher et qu'il aimait. Dans cette lettre, Jack nous suggère de « bâtir une économie prospère et partager les avantages de notre société plus équitablement ».

Ses paroles peuvent désormais servir de guide au mouvement syndical pour les années à venir.

Chaque jour, les nouvelles nous parlent d'une économie truffée de catastrophes et de malheurs. On nous parle du fossé qui ne cesse de se creuser entre les riches et les pauvres, de la distance toujours plus grande qui sépare ceux qui ont et ceux qui n'ont pas. Tout cela nous oblige à nous unir afin de pouvoir relever le défi posé par les programmes économiques de la droite, qui cherchent à réduire les impôts et les dépenses gouvernementales et à éliminer les emplois à temps plein, les avantages sociaux et les pensions.

Pourquoi les entrepreneurs ne peuvent-ils se contenter d'un profit raisonnable dans une société bienveillante, humanitaire et compatissante?  Devrait-on ici parler d'avarice? Sans doute.

Les sociétés mettent en place des systèmes qui nous protègent contre une avidité sans frein. Et le système fiscal est un de ces systèmes.

Notre système fiscal est-il à la hauteur de la tâche? Non.

Notre système fiscal, qui a subi les nombreux changements des gouvernements passés et présents, favorise les gens riches et impose un fardeau injuste sur tous ceux qui ne le sont pas. C'est un système qui exerce le maximum de pressions sur la classe moyenne, elle-même déjà effritée. La preuve n'est pas difficile à établir.

On renonce à des milliards de dollars d'impôts en réduisant les impôts des sociétés, même sans preuve qu'une telle mesure permettra de créer des emplois pour les Canadiens. Nous savons que si nous utilisions cet argent pour réparer notre infrastructure vieillissante, on pourrait créer des emplois.

Les impôts qui servent à augmenter les profits des entreprises coûtent cher lorsqu'on voit des enfants aller se coucher le ventre vide et les programmes sociaux, sur lesquels tant de gens comptent, menacés de disparition parce qu'il faut bien payer ces réductions d'impôts d'une façon ou d'une autre.

Personne, y compris les entreprises et les entrepreneurs, ne peut dire le contraire, les impôts que nous payons servent à bâtir une société civile et juste. Un monde civil et juste ne peut être créé en excluant consciemment les plus aptes à payer leur part — les gens choyés et privilégiés.

Et qu'on ne s'y trompe pas, l'iniquité du système fiscal n'est pas accidentelle. Les gouvernements de droite créent nos systèmes fiscaux. Lorsqu'ils accordent des réductions d'impôts aux plus riches, les services publics s'érodent, les déficits et la dette publique augmentent et la société se sent abandonnée par un système qui devrait les protéger.

Une société aliénée et abandonnée, laissée à elle-même, se remplit de frustration et de colère. Cette colère est ensuite utilisée pour promouvoir d'autres réductions dans les services publics. Pour empêcher cette dégringolade, nous avons besoin de leadership et de créativité. Les gens doivent recouvrer leur voix!

C'est pourquoi le SEFPO établit une Commission de l'équité fiscale pour répondre aux autres processus, tels que la Commission Drummond, établie par la province. La Commission Drummond est prisonnière d'un mandat limité. Les recommandations de cette commission ne peuvent que contribuer à de nouvelles coupures plus grandes à des services publics essentiels. Les autres domaines, tels que la justice fiscale, ne sont pas de leur ressort. C'est regrettable, parce que la solution, ce n'est pas d'autres coupures, c’est un système fiscal qui est juste.

Ces mesures contrastent fortement avec les dernières paroles de Jack, pleines d'optimisme et d'espoir pour l'avenir. Il a clairement dit que pour réaliser nos objectifs, nous devons nous engager à travailler ensemble, dans nos familles, dans nos communautés et à travers le mouvement syndical.

Ce n'est qu'en suivant ses conseils judicieux que nous pourrons enfin voir pointer le succès à l'horizon. Jack l'a dit, « vous avez raison d’être optimistes, déterminés et convaincus face à… l’avenir »

Il y aura toujours un agenda de droite perpétué par ceux et celles qui pensent que les particuliers devraient prospérer aux dépens de la société. Ces points de vue sont favorisés par les médias privés, guidés par les intérêts de leurs annonceurs plutôt que par une présentation d'idées équilibrée et juste.

Nous continuerons de nous élever contre les beaux discours qui qualifient les programmes sociaux progressistes importants de « droits ».

On nous dira que les syndicats n'ont plus leur utilité, qu'ils représentent désormais une entrave pour une économie libre et prospère.

On nous dira aussi que les mesures régressives prises récemment dans l'État du Wisconsin étaient « la bonne chose à faire ».

En revanche, dans nos moments les plus sombres, nous devons nous accrocher à notre image de Jack, cet homme brave qui marchait avec une canne et qui a su capturer l'imagination d'une nation qui avait désespérément besoin de leadership.

Nous nous rappellerons son périple politique, cherchant à vaincre alarmistes et maladie. Mais par-dessus tout, nous nous rappellerons de ses paroles : L'amour est cent fois meilleur que la haine. L'espoir est meilleur que la peur. L'optimisme est meilleur que le désespoir.

C'est en restant solidaires que nous parviendrons à changer le monde. Cette époque est la nôtre!

Solidairement,

Warren (Smokey) Thomas
Président, Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario

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