Vérités et conséquences : Trouver notre chemin en 2012

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L’été a été chaud. Le gouvernement provincial qui s'était proclamé artisan de paix ne s'est pas gêné pour attaquer les travailleurs et la classe moyenne. On pourrait croire que l'extrême droite du gouverneur Scott Walker du Wisconsin a déménagé en Ontario.

Au cours des quelques derniers mois, j'ai exposé les raisons de la dégringolade économique de l'Ontario. J'ai pointé du doigt le principal responsable. La fin de l'été approchant, il est temps de faire le point.

Nous remarquons tout d'abord que les médias canadiens se sont transformés en service de relations publiques du riche et puissant. Mon expérience avec les dirigeants de ces entreprises m'ont amené à cette conclusion. Leur mission est simple. Vendre au public les plus gros mensonges avec le moins grand nombre de mots possible. Et bien trop souvent, ils parviennent à leurs fins. Après tout, avons-nous vraiment le temps de vérifier leurs dires en entreprenant nos propres recherches? Voici un exemple tout récent.

Cet été, le gouvernement s'en est pris aux enseignants ontariens. Peu après, il a élargi son champ d'action pour frapper tous les travailleurs du secteur public.

Sans menace de grève et sans même que les syndicats ne mettent en œuvre les dispositions légales nécessaires à de telles actions, McGuinty a décidé d'alarmer les parents en insinuant l’imminence d’une grève. Ses actions, combinées aux élections partielles qui devaient avoir lieu dans la même période puaient la manigance politique. Le projet de loi déposé en août dernier par notre gouvernement s'appelle la Loi donnant la priorité aux élèves. Mais on aurait plutôt dû l'appeler la Loi donnant la priorité à l'obtention d'une majorité.

Les médias ont fait de cette législation et des allégations libérales un thème des élections partielles de Kitchener Waterloo et Vaughan. Nous connaissons pourtant la vérité, et cette vérité nous parle de corruption et de mauvaise gestion des libéraux… avec ORNGE, CyberSanté, des centrales que l'on s'empresse de déménager, les banquiers et les primes.

Dans mes rapports précédents, je révélais la plus grande escroquerie de tous les temps, soit les réductions d'impôts accordées aux sociétés. Mes affirmations ont été validées par les déclarations du gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, ainsi que du ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, comme quoi près d'un demi-billion de dollars d'impôts avaient quitté l'économie pour aller dans les poches des grandes entreprises.

Plutôt que de créer des emplois, les entreprises ont préféré mettre cet argent de côté. Et pour couvrir les dépenses extravagantes des entreprises, on a coupé dans les services publics et dans les emplois. Le Régime de sécurité de la vieillesse du Canada a été réduit pour tous ceux qui approchent l'âge de la retraite. Des institutions démocratiques, et des employés, ont été sacrifiés.

Pourtant, les retraites plaquées or des députés sont restées intactes. Intérêt personnel – bien sûr que non!

Les grandes entreprises auraient pu aider à financer la relance économique. Elles ne l'ont pas fait. Les grandes entreprises ont révélé leur vraie nature amorale. Faire preuve de civisme ne les intéresse pas. Elles n'existent que pour le profit de leurs actionnaires.

Les grandes entreprises ont une durée de vie limitée. Elles naissent, prospèrent et meurent en extrayant leurs dernières gouttes de profits des marchés. La vie de leurs travailleurs et communautés est en jeu. Dans un pays démocratique, ce n'est pas acceptable. Les gens, les réels actionnaires d'une société, valent plus que des dividendes versées à des actionnaires. On ne peut pas sacrifier les gens pour s'enrichir.

Et comment le gouvernement répond-il? Il a supprimé des emplois dans le secteur public, gelé les salaires, attaqué les prestations et plafonné les pensions. Phénomène aggravant, avec l'inflation, tout gel salarial tient plutôt de la réduction salariale. Et ainsi, notre importante classe moyenne s'étiole.

Enfin, nous réalisons que l'avarice a entraîné la naissance d'une nouvelle classe sociale : les banquiers. Les profits de la Banque de Nouvelle-Écosse ont augmenté de 57 % dans le troisième trimestre. La BMO a enregistré une hausse de 37 % dans la même période. Et pour la RBC, on parlait de profits mirobolants de 2,2 milliards de dollars. Les banques ont empoché des profits de près de 8 milliards de dollars dans un seul trimestre. Cet argent est vraiment le nôtre.

Imaginez si les grandes entreprises investissaient ces dollars en capital humain, recherche, innovation, technologie, formation et infrastructure. Les individus, les familles et les communautés en profiteraient. Plutôt que d’éliminer des emplois, cela permettrait d’en créer.

Tragiquement, soutenir les communautés n'est dans l'optique ni des entreprises ni du gouvernement. Ils préfèrent se servir de la crise pour alarmer et contrôler les gens.

Mon message est clair.

Le SEFPO continuera d'exiger la fin du parasitisme des entreprises et de l'impact destructeur des coupures dans la fonction publique. Des travailleurs pauvres ne sont pas des consommateurs actifs.

Nous continuerons de montrer que les tendances actuelles érodent la classe moyenne. Nous continuerons de prouver que les travailleurs et les syndicats ne sont pas responsables de notre situation actuelle.

Tout ceci n'est qu'une question de cupidité et d'impotence des politiciens. Les politiciens refusent de s'en prendre aux grandes entreprises, banquiers et riches.

L'abreuvoir économique, siphonné par une gigantesque éponge corporative, est de plus en plus petit, comme prévu.

Le vent est en train de tourner. Comme un tsunami, l'opinion publique change et suit cette voie. Les travailleurs, de concert avec le mouvement ouvrier, alimentent ce changement. Nous avons une voix pour exposer les faits. Nous n’allons nulle part. Nous poursuivons notre lutte. C'est notre mission!

En toute solidarité,
Warren (Smokey) Thomas, président

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